Hs.LAND ou la folie ordinaire

Depuis 1998, environ 70 vidéo de 3 à 7 mn.
Une unité de tournage mobile, une série vidéo, un dispositif ambigu du dire « tout «, entre véracité et farce, férocité et compassion. Il s'agit d'éviter le témoignage ou de s’en amuser, de faire de chaque vidéo, un objet de jubilation dont on reste maître.

Hs.Land* / ce titre représente assez bien les problématiques mises en œuvre dans ma pratique artistique globalement. Il sous-entend, «monde hors service», par extension «monde fichu» mais c’est aussi la contraction de hyper super land, un monde où tout se joue sur l’apparence et dont la surenchère est un principe élémentaire (à l’image du monde visible habité par les médias). * A propos de la notion d’hyper réel: « C’est une simulation, un faux réel qui ressemble à s’y méprendre au réel parce qu’il en reprend toutes les données visibles.» Baudrillard

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Hs.Land (un monde hors service) / Descriptif sommaire de la série
HyperSuperLand est une série de vidéos courtes (3/7 minutes) réalisée en deux temps. Dans un premier temps, j’en suis le seul protagoniste ; dans un second temps, elle fait intervenir un certain nombre de personnes dans des conditions diverses. La série n’est pas limitée dans le temps étant donné qu’elle propose des points de vue décalés sur tout et rien, du sujet le plus grave au plus anecdotique. En soi, elle n’a pas de limite de propos, ni de protagonistes tant qu'il y aura des idées et des situations à remettre en cause. En effet, les vidéos sont essentiellement basées sur des monologues écrits préalablement, qui jouent continuellement sur les degrés de compréhension de l'éventuel spectateur. Chaque vidéo est réalisée en une seule prise, sans mise en scène remarquable, de manière à installer (malgré l'absurdité du rapport sous-entendu entre l'orateur et le spectateur), l’idée d’un discours réel et personnel, tant que faire se peut. L'ensemble balance entre la supercherie médiocre à laquelle participent nombre de chroniqueurs invraisemblables et la caricature sans concession du monde réel, le règlement de compte autistique. En soi, cela peut même être une expérience au quotidien basée sur la rencontre, la discussion, l'autodérision et qui s’expérimente et se construit jour après jour. Ce qui caractérise ce travail, c’est sa capacité d’adaptation : chaque individu sollicité, chaque contexte vient le nourrir et le questionner, lui offrir des possibilités de se dépasser. La richesse de la série est à l'image des individus qu'elle sollicite: dans la pluralité des niveaux de discours, de propos et d'impressions, des ressentis mis en jeux. Une palette énigmatique d’états amenés à soi, passant par la compréhension ou la mauvaise foi, la répression, l’hypocrisie, le rire, la gravité, la violence, la niaiserie, etc.; et qui sur jouent le monde réel comme pour le disséquer et interagir avec les individus qui l’habitent. Ce projet s'adresse à tout le monde, c’est ce qui en fait la possible richesse et la réactivité dans le temps. C’est pour moi la passerelle pour aller au devant de n’importe qui. Et pour dépasser mon intelligence des choses.L'idée est de solliciter la discussion, pour ensuite échanger énergiquement entre intimité et vision globale; cela part de quelques questions simples qui exigent une ou des réponses tangibles. Ceci parce qu’elles provoquent l’urgence de soi, l’urgence à dire pour être, la question de l’essentiel et de l’intolérable. Cela conduit, je l’imagine naturellement à des formes de revendications intimistes et voilées, à l’idée d’un vague règlement de compte. Il s'agit d'éviter le témoignage ou de s’en amuser (la question de l’autodérision), de faire de chaque vidéo, un objet de jubilation dont on reste maître. Il faut donc jouer sur l’ambiguïté de cette revendication : cela demande d'instaurer une complicité, ce qui ne va pas de soi et de trouver les paroles qui oscillent, dans un balancement continuel, entre ce que chacun révèle et dissimule. Ce qui alimenterait la base d’un monologue pertinent pour soi et ambivalent pour l’autre spectateur). Entre farce et vérité, férocité et compassion parce que l'essentiel est absolument dans l'ambiguïté de ce qui semble se dire, dans les non dits, dans ce que on peut entr’apercevoir de ce qui se dissimule gravement.

Pour participer, contactez-moi : jessikalaranjo@hotmail.fr

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